19/12/14


Les bombes de Pablo Escobar

Pour les années 80, une période d'angoisse pour les Colombiens à cause des explosifs que Pablo Escobar tentait de nous imposer, notre famille avait une autre source d'inquiétude. La grand-mère était aux soins intensifs à l'hôpital San Ignacio, situé sur le campus de l'Université Javeriana, à l'est de Bogotá.
Un matin, ma sœur Elizabeth s'est chargée d'emmener grand-père rendre visite à l'hôpital. Ils sont restés avec grand-mère jusqu'au midi, bouleversés par son état de santé qui annonçait un prochain adieu.
À leur retour, ils ont pris l'ascenseur de la clinique qui était bondé de personnel hospitalier et de visiteurs. Au milieu de tant de monde, un médecin a reconnu ma sœur et a demandé pourquoi elle était là. Elle lui a parlé de la santé de la grand-mère et il l'a recommandée. Elle a laissé son sac à main par terre pour libérer ses mains et noter les coordonnées du médecin dans son agenda. Ils se sont séparés en se frayant un chemin à travers la foule et sont retournés à la voiture pour rentrer chez eux. À mi-chemin, Elizabeth a demandé à grand-père :
- Tu vois mon sac à main ? Est-il à l'arrière ?
- Non ma chérie, il n'y a rien à l'arrière.
- Oh ! Alors je l'ai laissé dans l'ascenseur, affirma-t-elle avec angoisse en retournant la voiture vers l'hôpital.
À leur arrivée, ils ont trouvé une foule de gens devant l'institution et l'entrée du parking bloquée.
- Que se passe-t-il ? demanda ma sœur au gardien du parking.
- Il y a une bombe ! répondit l'agent en uniforme. - Nous attendons l'unité anti-explosifs.
- Mon Dieu ! s'exclama Elizabeth d'une voix tremblante d'angoisse. - Et les malades ? Ne vont-ils pas être évacués ? Et ma grand-mère ?
- Calmez-vous mademoiselle. Tout est sous contrôle. L'ascenseur où se trouve la bombe est loin des chambres, rassura le gardien en voyant le visage terrifié d'Elizabeth et de grand-père.
- Dans l'ascenseur ? demanda discrètement grand-père à sa petite-fille.
- Oui, continua le gardien, c'est un sac à main piégé !
- Un sac à main ? répéta ma sœur.
- Oui. Un sac à main piégé. On l'a laissé par terre dans l'ascenseur.
Avec son visage complètement rougi par la gêne, ma sœur a affronté la situation :
- Monsieur le gardien, menez-moi vers le responsable de cette opération. Le sac à main dont vous parlez... c'est mon sac à main !



Las bombas de Pablo Escobar

Para la década de los 80, tiempo de zozobra para los colombianos por el tema de los explosivos con los que Pablo Escobar intentaba postrarnos, nuestra familia tenía otro motivo de angustia. La abuelita se encontraba en cuidados intensivos en el hospital San Ignacio, ubicado en el campus de la Universidad Javeriana, al oriente de Bogotá.
Una mañana de aquellas, mi hermana Elizabeth se encargó de llevar al abuelo de visita al hospital. Estuvieron con la abuela hasta el mediodía, acongojados por el estado de su salud que anunciaba una pronta despedida.  
A su regreso, tomaron el ascensor de la clínica que estaba atiborrado de personal hospitalario y visitantes. En medio de tanta gente, un médico reconoció a mi hermana e indagó por su presencia allí.  Ella le contó sobre la salud de la abuela y se la recomendó.  Dejó su cartera en el piso para liberar sus manos y anotar los datos del doctor en su agenda. Se despidieron abriéndose paso entre la multitud y se dirigieron al vehículo para regresar a casa. A mitad del camino Elizabeth preguntó al abuelo:
-¿Ves mi cartera? ¿Estará en la parte de atrás?
-No mijita, atrás no hay nada.
- ¡Ay!, entonces la dejé en el ascensor -afirmó con angustia girando el carro devuelta al hospital.


A su llegada encontraron un enjambre de gente fuera de la institución y la entrada al parqueadero bloqueada.
-¿Qué pasa? - preguntó mi hermana al vigilante del parqueadero.
-¡Hay una bomba! Contestó el uniformado. – Estamos esperando al escuadrón anti- explosivos.
-¡Por Dios! - Exclamó Elizabeth con la voz temblorosa por la angustia. -¿Y los enfermos? ¿No los van a sacar? ¿Y mi abuelita?
-Tranquila sumercé. Todo está bajo control. El ascensor donde está la bomba se encuentra lejos de las habitaciones. –Le tranquilizó el vigilante al ver la cara de terror de Eliza y el abuelo.
-¿En el ascensor? –Preguntó el abuelito mirando con disimulo a su nieta.
-Si. –Continuó el vigilante -¡es una cartera bomba!
-¿Una cartera? – Repitió mi hermana.
-Si. Una cartera bomba. La dejaron en el piso del ascensor.
Con su carita completamente ruborizada por la pena, mi hermana afrontó la situación:

-Señor vigilante, diríjame hacia el encargado de este operativo. La cartera a la que se refiere usted…¡es mi cartera!








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